Plan Paysage Ventoux

Consultation publique


Paysage et qualité de vie autour du Ventoux


Synthèse de l'enquête par questionnaire


Le «paysage» désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations.

Derrière cette définition se cachent deux notions très importantes :

- un paysage existe à travers le regard et les valeurs qu'un observateur lui porte

- un paysage n'est jamais figé, immuable. Il se transforme dans le temps au gré des actions de l'Homme et de la nature.

Fort de ce constat et préoccupés du maintien de la qualité exceptionnelle du cadre de vie autour du Ventoux, le Syndicat Mixte d'Aménagement et d'Équipement du Mont Ventoux (SMAEMV), le Syndicat Mixte Comtat Ventoux en charge du SCoT et la Communauté de communes Pays Vaison Ventoux (COPAVO) ont mutualisé leur action pour élaborer un plan paysage. Cette démarche doit permettre d'apporter des réponses pour préserver et accompagner l'évolution des paysages ruraux de demain autour du Ventoux.

Pour agir de la manière la plus juste possible, il est nécessaire de pouvoir comprendre les regards et les jugements que portent les citoyens, habitants ou visiteurs sur ce territoire. La consultation publique, réalisée au mois de mars 2017, avait cet objectif de recueillir vos attentes concernant votre cadre de vie.

Vous avez été 261 personnes à répondre à cette consultation (212 par internet et 49 rencontrés sur le terrain), à prendre le temps de nous exprimer votre attachement à ce territoire et à définir les caractéristiques de ce qui fait paysage ou de ce qui abîme le paysage.

Voici un retour de vos expressions, des lieux que vous nous avez confiés en partage, comme lieux chers et secrets. Un retour aussi sur votre cadre de vie et les éléments qui le constituent et, enfin, sur votre paysage rêvé qui, semble-t-il, est comme une fenêtre qui s'ouvre là, toute proche de votre lieu de vie, au sein de cette nature caractéristique et variée qui constitue le paysage autour du Ventoux.

La richesse et la diversité de vos contributions nous ont permis d'avoir une base solide pour l'élaboration de ce plan paysage. Nous vous remercions du temps que vous avez consacré à cette enquête.

L'équipe du plan paysage Ventoux


Sur la carte...


Trois cartes, qui vous présentent les lieux emblématiques, secrets et à éviter que vous avez identifiés.

Il semble que ce territoire ait conquis votre attention et votre attachement pour l'ensemble de ces lieux, avec près de 30 % d'entre vous qui n'ont cité aucun lieu à éviter : « Je n'évite jamais rien. Un paysage est un ensemble, un ensemble divers qui a façonné la culture locale. » ; « Tout est joli ».

Le sommet du Ventoux fait l'unanimité. Viennent ensuite les trois cœurs urbains du territoire et beaucoup de villages, tous nichés sur les collines et au creux des grands massifs. Puis, on retrouve les Dentelles de Montmirail, le plateau de Sault et ses lavandes et parfois le Toulourenc, les Gorges de la Nesque et les Monts de Vaucluse.


De très nombreux lieux sont cités : des villages encore, du patrimoine bâti petit ou grand, les anciennes carrières d'ocre, les forêts, combes, grottes, rivières, mais également des lieux déjà cités comme emblématiques (gorges du Toulourenc ou de la Nesque, preuve que ces espaces connus restent cachés ou que l'on a envie de les garder pour soi).

Ce sont les villes, les grandes villes, pas leur cœur, mais leurs abords, les zones commerciales qui sont citées. Les villages de plaine qui ne font pas ou plus ''tableaux'' sont également pointés, ils ont connu une urbanisation importante autour de leur cœur et leur développement récent est très présent dans le paysage. Sont ainsi cités la plaine de Carpentras, les lotissements banals, l'affichage publicitaire. Les parcelles en friche ainsi que les lieux trop fréquentés comme la montée du Mont-Ventoux de juin à août « la pagaille du Mont-Ventoux » ou les décharges sauvages, notamment dans les rivières, apparaissent souvent dans les réponses.

Des éléments identitaires des paysages, des éléments qui abîment le paysage

Pour vous, l'identité des paysages c'est avant tout l'image d'une campagne provençale avec les vignes, la lavande, les oliviers et les cerisiers. On retrouve également les villages perchés, accompagnés des massifs emblématiques du Ventoux et des Dentelles de Montmirail, la forêt et les collines.

Quant aux éléments qui abîment le paysage, vous nous plongez dans des composantes constitutives de l'urbanisation avec, en premier lieu, les panneaux publicitaires et les lignes électriques, mais aussi et toujours l'urbanisation récente : lotissements, zones commerciales, nouvelles constructions, les containers à poubelle, etc. Un élément singulier vient aussi «abîmer» le paysage : les «cyclistes», c'est ici la traduction d'un paysage «kidnappé» par son succès touristique.


En images...


Vos trois paysages préférés...

Le premier paysage compile à peu près tout ce que vous aimez : Le Mont Ventoux, la mosaïque de paysages agricoles, la nature. Sont évoqués le dégradé de verts et l'harmonie des couleurs, le ciel bleu azur, la vue, etc. : « Vignes, cerisiers, oliviers, le Ventoux, tout y est ! » ; « J'adore ! ». 15 réponses contenant un seul mot : « Tout » viennent expliciter votre affection pour ce genre de paysage.

Le second paysage est perçu comme « authentique » : l'aspect du village regroupé, souligné par la colline boisée et les vignes en premier plan, « la concentration des constructions nouvelles autour de ce très joli petit village donne un impact visuel harmonieux ». On retrouve dans 1/3 des réponses les mots « beau / joli / harmonieux », avec tous les éléments du paysage pour rendre compte de l'aspect petit village provençal : cyprès, platane, vignoble, église, etc.

Le troisième paysage vous évoque « la vie » des villages, « le calme », « la quiétude », « la convivialité'', ''la détente''. C'est la place propice aux échanges entre les habitants.

Ainsi le paysage aimé est un paysage rural, où la place laissée à la nature est importante, où le village offre une convivialité et une douceur de vivre. Les traces visibles des pratiques humaines doivent être modérées et intégrées dans le paysage alentour. Villages à flanc de colline, habitats regroupés, sans développement excessif de zones artisanales ou commerciales, routes, panneaux de signalisation, énergies renouvelables, sont des éléments qui font partie du quotidien et généralement sont bien acceptés, même si l'esthétique peut parfois souffrir de leur présence visuelle.

Les trois paysages que vous n'aimez pas...

Le premier paysage est celui qui vous a déplu le plus : sont évoqués tout azimut les poubelles et les réseaux aériens, la couleur des crépis, le manque d'aménagement global, les murs de clôture. On va même jusqu'à dire que c'est « cheap », « moche », «misérable ». Un exemple pour exprimer le bâti non intégré et les lotissements décriés à travers vos propos.

Pour le second paysage proposé, vous êtes plus de la moitié à ne rien aimer. Certains ont, cependant, évoqué le ciel nuageux et les cyprès comme aspect positif.

Les éléments que vous n'aimez pas dans le troisième paysage se partagent entre l'urbanisation en fond d'image et les pratiques agricoles au premier plan. « Une agriculture intensive », ainsi qu'elle est perçue, en rapport avec l'utilisation de plastiques, la proximité des habitations avec cette « agriculture utilisatrice de pesticides » qui amène à des propositions d'une végétalisation entre habitat et culture : « il manque d'arbres ». « Lotissements », « pavillonnaire », « maisons uniformes » sont les mots employés pour décrire une urbanisation « sans âmes ».

L'expression « urbanisation » ou « lotissement non intégré » revient régulièrement comme élément insatisfaisant des images qui vous ont été proposées. Ainsi le mode de développement urbain doit être pensé dans une vision plus large du paysage et s'intégrer au plus près des spécificités des zones concernées. C'est une variable importante, tout comme l'implantation excessive de panneaux publicitaires qui est sans cesse signalée dans vos remarques et le maintien des réseaux aériens qui viennent interférer dans l'harmonisation des paysages.

Un paysage qui fait débat ...

S'il est une image qui ressort par les éléments avancés dans vos réponses, c'est cette proposition de paysage composé à la fois du Mont-Ventoux, des champs de lavandes et forêts et d'un champ de panneaux photovoltaïques, représentant les énergies renouvelables.

1/3 des réponses se concentrent uniquement sur le paysage et sur la vue du Ventoux, évoquant la face nord comme « moins connue », et n'abordant absolument pas la question des panneaux photovoltaïques dans le paysage proposé ici.

Près de la moitié d'entre vous se prononcent sur l'aspect plutôt positif du photovoltaïque tout en étant vigilant à l'aspect paysager. Les notions de développement durable et d'écologie sont alors bien présentes ainsi que l'évolution du site qui est passé du militaire au civil, par la production d'énergie solaire : « L'esprit de reconversion du site ». Une phrase pour résumer cela : « la cohabitation du moderne/contemporain avec un monument naturel ».

Les 20 % de réponses restantes, portant sur « Ce que vous aimez sur cette image », accompagnent leur propos d'un certain fatalisme quant au développement du solaire sans être, pour autant, pleinement satisfaits. On notera des expressions comme « ça va » ; « ça ne choque pas », « il en faut », etc.

Ce qui porte, avant tout une connotation négative sur cette image, c'est le manque d'intégration des panneaux solaires dans le paysage. Peut-être faudrait-il végétaliser la clôture ou implanter cet outil de production d'énergie renouvelable plutôt dans des zones non paysagères comme les zones industrielles ou commerciales, ainsi que vous le suggérez.

1/4 d'entre vous pointe les panneaux solaires comme l'aspect négatif de la photo.


Votre cadre de vie rêvé...

Calme, sérénité, nature, village, vignes, Ventoux, propreté sont des mots qui reviennent très souvent.

On distingue, au-delà de ce désir de calme, deux grandes orientations :

- Le souhait d'une vie villageoise, qui semble être le plus souvent exprimé

- L'envie de solitude au sein de la campagne majoritairement, mais aussi dans la forêt.

Le «rêve villageois» : La dernière contribution du questionnaire en ligne est particulièrement illustrative : «un village d'environ 500 habitants, avec une école, un café, une boulangerie, un esprit convivial et solidaire, entouré de nature non domestiquée, sans lotissement, ni réseau routier développé. Un village comme il en existait tant et qui veut ressembler à la ville aujourd'hui, pour finalement se banaliser.» Ici, d'une manière générale, personne ne souhaite vivre dans une agglomération, mais l'on souhaite cependant avoir à proximité les services nécessaires au quotidien de la vie.

Le «rêve de solitude dans la campagne» : Vignes et lavandes sont très fréquemment citées : «Petite maison avec un arbre pour l'ombre, au milieu des lavandes et sous un ciel bleu ».

Quelques rêves insolites : L'on notera le souhait de « vivre au château du Crestet ! », mais également de nombreuses allusions à la mer, avec un besoin de contact avec l'eau...

Certaines réponses sont aussi équivoques quant au niveau de la qualité du cadre de vie du territoire : «Là où j'habite, ça me convient très bien ! »


[1] La taille des points est proportionnelle au nombre de fois où les communes ont été citées. L'intensité des carrés est également proportionnelle au nombre de fois où la zone a été identifiée.

[2] Nuages de mots réalisés à partir de vos expressions. La taille des mots est proportionnelle au nombre de fois où ils ont été cités.


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